ORIGINES

L’origine gallo-romaine vient du fait que la ville se situe sur l’ancienne voie romaine d’Angers à Carhaix et peut-être même au croisement de celle-ci avec celle de Rennes à Rieux. De plus, un oppidum (ville fortifiée gallo-romaine) y exista ce qui nous permet de penser que Lohéac fut un camp fortifié romain. On y a retrouvé un cercueil, des vases et des monnaies de l’époque romaine.

A Lohéac, il existait une forteresse, chef-lieu d’une importante seigneurie du moyen-âge. Ce château, dont les seigneurs apparaissent au Xe siècle semble avoir été remplacé par un oppidum gallo-romain. Il occupe la plus vaste des buttes artificielles qui avoisinent la petite ville de Lohéac et qu’entourait jadis un étang creusé de mains d’hommes. Une deuxième butte fut appelée à supporter le prieuré bénédictin et la chapelle Saint-Sauveur construite en 1080 par Judicaël, sire de Lohéac. La troisième était la motte féodale de la baronnie de Lohéac, elle portait des fourches patibulaires; la quatrième enfin, la moins élevée, était celle du prieuré, elle a conservé le nom de motte à Justin, du nom de l’abbé de l’abbaye de Redon dont dépendait ce prieur.

Voici ce qu’en dit l’Aveu de 1494 :

« Les vieilles mottes anciennes, lesquelles y avaient autrefois château et forteresse sises au lac de Lohéac, contenant environ deux journaux de terre y compris les vieilles douves et portails de l’enclos de la ville de Lohéac, compris la basse-cour en laquelle autrefois y avait un monastère de religieux et à présent une chapelle ancienne fondée de Monseigneur Saint-Sauveur. »

Deux siècles plus tard, la Déclaration de la baronnie en 1695 s’exprime ainsi :

« L’ancien emplacement du château de Lohéac situé proche de la ville dudit lieu, où il y a encore de vieilles mottes et terrasses élevées où était le dit château et forteresse, avec les fossés autour, sur une desquelles il y a une chapelle fondée de Saint-Sauveur en la basse-cour du château où autrefois il y avait un monastère de religieux ; et les autres situées dans le lac de Lohéac, le grand chemin de Lohéac à Redon passant entre deux par tolérance des seigneurs du dit lieu, lequel passait anciennement par le ¨Portail et au-dessous de la motte où est ladite chapelle » ».

Ainsi deux choses sont incontestables, le château de Lohéac occupait l’une des mottes existante encore en ce lieu et dès 1494 il n’en demeurait plus que le souvenir. Sa ruine est donc bien plus ancienne qu’on ne le croit dans le pays où on l’attribue aux guerres de la Ligue. Il est vraisemblable que cette forteresse fut détruite au XIVe siècle, la baronnie de Lohéac à cette époque étant passée en mains étrangères, – des Bretons à celles des Français -. On comprend que son château ne fût point reconstruit par ses possesseurs.

Sa démolition fut achevée au XVIIe siècle par les Rosnyvinen qui construisirent avec ses matériaux le Château des Champs en Guipry.

En 1430, les ambassadeurs du roi d’Angleterre séjournèrent à Lohéac. Ils allaient à Redon visiter le duc de Bretagne, Jean V.

Le 7 avril 1488, le sire de Rieux réunit les nobles de Basse Bretagne et les conduisit à Lohéac pour en chasser les Français qui ravageaient les environs.

En juin, 1491, le roi Charles VIII et les troupes françaises s’emparèrent du château de Lohéac en vue d’aller attaquer Rennes. On leur coupa les vivres ; ils se retirèrent.

La Seigneurie de Lohéac

Elle était une baronnie d’ancienneté relevant du duc. Ses possesseurs exerçaient au bourg un droit de haute justice et y avaient un auditoire, des ceps et colliers, un four-à-ban et une halle ornée de gargouilles, sous laquelle passait la route de Saint-Malo-de-Phily. Ils prélevaient un droit sur les marchandises qui traversaient le bourg et un droit de passage au port de Guipry et au Pont-Neuf sur la Vilaine.

Le château de Lohéac appartenait aux seigneurs de ce nom. Il passa par alliance en 1200 aux seigneurs de la Roche-Bernard qui prirent le nom de Lohéac puis aux seigneurs de Montfort qui prirent le nom de comte de Laval par le mariage de Jean de Montfort avec Anne de Laval… Il fut vendu aux de Maure vers 1550 et la seigneurie fut unie à celle de Maure.

Des visiteurs inattendus

La duchesse Anne de Bretagne, qui fut couronnée à Rennes le 10 juillet 1489, quitta peu après la grande ville bretonne pour rejoindre Redon. La région était peu sûre, en proie à la guerre civile ; la plupart des grands seigneurs bretons, partisans du parti français et révoltés contre elle, y possédaient des seigneuries à Saint-Senoux, Maure, Pipriac … Il est aisé de comprendre dans quel guêpier s’était introduite la toute jeune duchesse quand on sait qu’en cette même année la baronnie de Lohéac passa en héritage à Guy de Laval, lequel pouvait se considérer dès lors comme maître de toute l’étendue du pays que couvraient les paroisses de Saint-Senoux, Guipry, Lohéac, Pipriac, Saint-Ganton. Et c’est à Lohéac que la duchesse Anne de Bretagne y passa une nuit en 1489, en se rendant de Redon à Rennes.

Son fidèle argentier, écuyer Thomas de Riou, en était originaire ; il était sieur de la Bizaie. Ce dernier fut-il l’instrument de la paix nouvelle entre Guy de Laval baron de Lohéac et la duchesse Anne, garantissant à celle-ci que les lois de l’hospitalité étaient sacrées pour un Laval-Montfort ? Toujours est-il que la duchesse, en remerciement de cette hospitalité, demanda à son argentier de commander au peintre-verrier parisien, Amé Pierre, treize vitraux à deux meneaux chacun, représentant dix-huit scènes de la vie de Madame Sainte-Anne. Ces vitraux auraient été posés en l’église paroissiale de Saint-André (emplacement du cimetière actuel) laquelle fut démolie en 1782 puis remplacée par un autre édifice démoli également en 1875.

Mercoeur passa à Lohéac la nuit du 14 mars 1589. Un traité de paix y fut signé entre Hoche et Cadoudal.

Que trouvait-on au village d’alors ? Et à proximité ?

Il y avait, a-t-on dit, dans le bourg, une commanderie des Templiers, la Halle, la Mamonerie, Le Pavillon, La Maison de le Barre, la Grande Maison, le Fouille, le Geôle, Le lion d’Or, le Chêne-Vert, la Caserne, La Maison du Château, le Portail, la Boutique.

On cultivait la vigne à Lohéac au XIIe siècle.

On y voit plusieurs logis de XVI et XVIIe siècle.

Route de Lieuron : ancien manoir de la Cour Neuve, à environ 1 km du bourg sur le bord de la route. Il appartenait aux Cerisay en 1667 puis passa par alliance vers 1726 aux Rozy sieurs du Bois-Haut-Fût et par alliance aux Bébin vers 1780.

Route de la Chapelle Bouexic : Cette route traverse, à 600 m du bourg, le ruisseau de la Maladrerie, dont le nom semble révéler le voisinage d’une ancienne léproserie.

A 2.500 km du bourg, ancien prieuré de Saint-Germain-des-Prés. Il fut fondé au début du XIIe siècle par les seigneurs de Lohéac en faveur de l’abbaye Saint-Sulpice près de Rennes. Saint-Germain-des-Prés fut érigée en paroisse au XVIIe siècle semble-t-il ; l’église du prieuré devient alors église paroissiale et une nouvelle chapelle priorat fut construite tout à côté. Il ne reste plus que le manoir priorat, devenu plus tard une ferme sans intérêt et un petit oratoire dans lequel étaient conservés quelques objets provenant de l’ancienne église. La paroisse fut supprimée pendant la Révolution. Toutefois, la situation de cette paroisse ne semblait pas claire.

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